mercredi 29 octobre 2008

Montréal-Anvers en cargo: L'Europe


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Vers 6h30, le 22 octobre, la côte irlandaise était en vue avec un ciel assez dégagé. Nous avons fait route vers Liverpool à petite vitesse toute la journée. Nous avons mouillé dans la rade de Liverpool vers 18h30 et reparti vers 4h en compagnie du pilote. Nous étions à quai à 7h30 et le déchargement de centenaires a aussi tôt commencé. A 7h30 précises du lendemain le rechargement était terminé et le navire a quitté le port de Liverpool avec un soleil qui présageait d’une belle journée.
Au matin du 25 octobre nous avons depuis un moment passé la pointe sud de l’Angleterre et remontons vers « Le Channel ». Avant le couché du soleil je compte une quarantaine de navires dont la route est parallèle à la notre. Dans la nuit, ils seront encore plus nombreux. Tout autour de nous, c’est une ligne presque discontinue de lumières blanches rouges et vertes.
Vers minuit, le pilote monte à bord et nous prenons le chemin du port d’Anvers où nous n’arrivons qu’à 4h du matin.
Ce n’est que vers 10h du matin le dimanche 26 octobre que j’arrive à quitter le bateau dans lequel je viens de passer 10 jours. Encore quelques heures de train et je serai rendu à Valence, en France.
Cette fois c’est le « vrai » retour. Il est bien temps de s’avouer qu’à partir de maintenant il faudra bien se contenter de souvenirs… Je ne m’en plain pas. J’en apporte dans tous les tiroirs et dans toutes les poches. De toutes manières, depuis déjà bien longtemps, je considère cette aventure photographique et humaine comme le début de quelque chose. Et pour un début, c’est un excellent début.





Montréal-Anvers en cargo: La traversée


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Deux jours après notre départ, nous avons contournée l’île d’Anticosti en suivant la cote nord du Québec pour passer en suite entre le Labrador et l’île de Newfoundland, au delà, l’Atlantique nord. Nous sommes seulement 3 passagers à bord alors que 6 étaient prévus. Les deux autres passagers sont une femme allemande et un jeune suisse (allemand). L’équipage est asiatique et les officiers allemands et croates. Personne à bord ne parle le français ou l’espagnol. Il va falloir faire appel à mes rudiments d’anglais…
Nous avons fait la traversée proprement dite en 5 jours jusqu'à la cote sud-est de l’Irlande.
Le temps n’a pas été trop mauvais pour une fin d’octobre. Nous n’avons pas eu de pluie mais le ciel souvent gris avec des vents forts soutenus d’ouest et nord-ouest.
La vie à bord s’installe vite marquée par le temps de repas à heure fixe. Une soirée karaoké avec l’équipage viendra mettre une note plus colorée à ce rythme monotone.
Les marins sont sympathiques et accueillants. Les officiers, un peu moins… mais je croyais l’équipage plus nombreux. Nous sommes en tout et pour tout 21 personnes à bord.
Les journées sont parfois longues. Heureusement que j’ai beaucoup de travail et je passe de longues heures dans ma cabine après le repas du soir (à 17h). Depuis que nous avons quitté le continent américain, nous avons avancé les montres d’une heure par nuit pour se retrouver ainsi en accord avec l’heure locale en arrivent dans les iles britanniques.





Montréal-Anvers en cargo: Le St Laurent


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Me voila de retour en France. Comme promis, je vais terminer le récit de cette aventure photographique par l’épisode du retour du Québec en cargo. Je vais le faire en 3 articles dont voici le premier.
Je suis embarqué à bord du Jonni Ritscher, cargo allemand tout neuf (2006) vers 23h le 15 octobre dernier. Le départ étant prévu vers 4h du matin, j’ai voulu profiter au maximum de mes dernières heures à Montréal. Il faut croire que je n’avais pas très envie de partir. La nuit était tiède pour la mi-octobre, ou bien je la sentais ainsi tellement la chaleur des québécois était présente en moi.
A bord, je suis dirigé directement à ma cabine au 5ème étage. Le bateau semble endormi, pas de bruit à bord.
Les 2 jours de parcours sur le St Laurent nous gardaient encore de petites surprises. Du brouillard matinal et la pluie au très beau soleil et les dernières belles couleurs d’automne.
Assez vite, le St Laurent s’élargie tellement qu’on distingue à peine la terre sur les rives. On sent bien l’eau de plus en plus agitée et le navire qui prends doucement sa vitesse de croisière (autour de 38km/h)




mercredi 15 octobre 2008

Journée du 15 octobre

Le départ du Jonni Ritscher, le cargo qui doit me ramener en Europe est retardé d’au moins une journée. J’aurais du embarquer aujourd’hui mais cela se fera assurément demain 16 octobre. Une journée de plus au Québec. Je considère cela comme un cadeau. Décidément j’aurai été gâté par le Québec jusqu’à la dernière minute.
Aujourd’hui, donc, je vais rendre la voiture qui m’a rendu de beaux services le long de 4700 km parcourus et m’occuper des dernières petites choses à faire avant mon départ.

Je vais profiter pour remercier ici publiquement et rendre hommage à ces québécois qui ont fait de ce voyage une de plus belles expériences de ma vie jusqu’à ce jour.
L’ordre dans lequel je vais les citer importe peu. Chacun a contribué à sa manière au succès de ce projet et à mon bonheur personnel.

Je vais commencer par les femmes :
Un grand merci pour Nadine Cordier des affaires publiques de la société de transports de Montréal. Un croustillant mélange de sympathie et professionnalisme sans qui mon reportage dans le metro de Montréal n’aurait pas été possible.

Je veux saluer Mario Tremblay, premier québécois à supporter mon projet depuis deux ans et co-laborateur pendant 3 jours dans les Cantons de l’Est. Une belle rencontre qui ne restera pas dans l’oubli.



Je remercie Robert et Ghyslain à Lévis pour leur accueil, leur visite guidée de Québec et leur souci de faire en sorte que rien ne me manque pendant mon voyage, du linge propre au bon déjeuner québécois sans oublier leur appui moral. A force de me répéter que tout allez bien se passer, ils ont fini par avoir raison.



Je voudrais saluer et remercier Alain Pelletier de Québec qui a su être un exceptionnel ange gardien logistique et un co-laborateur de l’étape du lac St Jean digne des meilleurs pilotes de rallye. Il sera bientôt sans doute un bon photographe et un excellent guide professionnel touristique québécois.



J’ai plein de pensées pour Alain Potvin de Rivière du Loup avec qui j’ai pris beaucoup de plaisir à partager une petite étape. Il a attrapé le virus des ponts couverts et j’en suis ravi. Soyez vigilants. Il est contagieux.



A Amqui, il y a du monde à remercier. D’abord Gilles, qui, non satisfait de m’avoir ouvert une grande porte vis-à-vis du projet, il m’a ouvert celle de sa maison. Son accueil, sa disponibilité et son « savoir vivre » ont créé une amitié désintéressée que je garderai avec grand respect.
J’ai déjà parlé ici de Gaëtant Ruest, maire d’Amqui. Il a su ouvrir de portes, se rendre disponible, enthousiaste et fort agréable. J’aurais de tonnes à rajouter mais je ne vais pas lui faire des éloges supplémentaires ici. Quand ont dit du bien de hommes avec de responsabilités politiques ont ne sais jamais comme cela termine...
Un grand merci à Jocelyn (le pilote) pour m’avoir permis de faire le reportage aérien sur la Matapédia.



Je remercie Neil Roy de Montréal (co-laborateur et co-pilote de haut vol) qui, avec une intelligence intérieure et un humour rares à su faire de chaque moment passé avec lui, un moment privilégié et unique. Et ceux pour ce qui concerne les journées passées ensemble à photographier les ponts, les visites guidées de Montréal, ses plats cuisinés, le bonheur du partage avec ses amis et j’en passe...


Je ne voudrais pas oublier de remercier André à Montréal, fin critique de mon travail et bon connaisseur de la culture québécoise.
Gérald Arbour et Pascal Conner pour la mine énorme d’informations précieuses qu’ils m’ont apportées.
Jean Lefrançois au ministère des Transport de Québec et Sylvain Lizotte au ministère de la culture de Québec pour l’intérêt qu’ils sont montrés pour mon travail et avec qui j’espère avoir le plaisir de travailler bientôt.
Pour terminer cette longue liste de remerciements (Je ne suis pour rien si le Québec est riche en belles personnes) Je voudrais tirer mon chapeau à Jean Beretta en France, sans qui, grâce à sont appui, sa générosité, ses conseils, sa grande patience et j’en tais… ce rêve et ce projet n’aurait jamais pu se réaliser.

Je vais donc embraquer demain au port de Montréal à destination d’Anvers en Belgique avec une escale à Liverpool. Je ne sais pas si je pourrai donner de nouvelles depuis le bateau mais j’en donnerai des mon arrivée en France prévue pour le 28 ou 29 octobre.

Journée du 13 octobre


Pour ma dernière journée consacrée aux ponts couverts avant mon retour en Europe, j’ai réquisitionné les services de mon "co-laborateur" de la Beauce. Je peux vous dire que ça n’a pas été dur de le convaincre de m’accompagner faire le reportage de mon 40ème pont et pas des moindres, le pont Powerscourt. Ce pont, unique au monde, a la particularité d’avoir été construit avec fermes McCallum. Il date de 1861.
Départ le matin de Montréal avec un ciel couvert quoi que pas trop menaçant. En route pour la frontière avec les États Unis, près de laquelle le pont se trouve.
Arrivés sur place et malgré toutes les photos vues et tous les éloges entendus sur ce pont, ce fut un vrai coup de cœur. Un pont rouge à l’extérieur, blanc à l’intérieur et entouré de feuilles des plus belles couleurs de cet automne exceptionnel qui n’arrête pas de me surprendre.
Je ne saurai dire si j’aurai préféré d’avoir le soleil pour ce reportage tant les tons des feuilles étaient contrastés.
Hélas, j’avais oublié mon trépied, cela arrive… Mais mon escabeau à 3 marches allait bien faire l’affaire même si cela fut assez pénible de se balader avec lui au milieu de la rivière.
Encore une fois la chance fut avec moi. La pluie commençait à tomber au moment de notre départ du pont.
Ce départ fut marqué par un sentiment de nostalgie vis-à-vis de ce mois passé à parcourir les ponts couverts du Québec, et je n’ai pas pu m’empêcher de dire en partant avec un regard sur le rétroviseur : « Ne bouge pas, je reviendrai »
De retour à Montréal, nous nous sommes arrêtés voir Gérald Arbour (Monsieur pont couvert, comme je l’appelle avec beaucoup de respect) et que j’avais déjà rencontré à mon arrivée au Québec. Expert incontournable de ponts couverts, ce fut un plaisir pour moi de lui montrer le fruit de mon travail depuis un mois et d’écouter ses commentaires.





dimanche 12 octobre 2008

Journée du 11 octobre



Aujourd’hui, c’est mon retour définitif sur Montréal. La boucle est bouclée au moins pour ce qui concerne ce voyage.
Je pars de Lévis vers 7h30 avec un temps exceptionnel. Je vais m’arrêter au pont Grandchamp avant d’arriver à Montréal. C’est mon 39ème et avant dernier pont de ce magnifique périple. Je commence à réaliser qu’il faut sérieusement penser au retour à la maison. Mais profitons encore de ces derniers ponts et ces derniers jours.
Je suis arrivé à Montréal en début d’après midi avec 17° la fin de la journée sera consacrée à une petite visite du vieux Montréal.





Journées du 9 et 10 octobre

De retour à Québec pour préparer la présentation de mon travail pour demain vendredi au ministère de la culture avec de responsables du patrimoine. J’ai pris le temps de mettre à jour le montage que j’avais fait pour la rencontre d’Amqui.
La présentation de mon travail au ministère s’est bien passée. Les personnes que j’ai rencontré semblent intéressées par mon travail. A suivre…

jeudi 9 octobre 2008

Journée du 8 octobre



Nous voila sur l’étape 12 de ce périple commencé le 14 septembre dernier. 38 ponts photographiés, 8 régions du Québec traversées et 4000 km au compteur.
Hélas, nous feront aujourd’hui, deux des derniers ponts prévus sur le projet 2008. Le pont Bordeleau, en charmante compagnie (Un cheval, une vache et 2 chèvres) et le pont St Mathieu qui surplombe une belle chute avec un environnement de plus agréables. Pont assez fréquenté. Hélas, il aurait besoin d’un nouveau bardage. J’étais un peu déçu de la pauvre lumière d’un soleil voilé qui ne m’as pas permis d’exploiter complètement les possibilités du site.
Cette journée se termine à Québec où vendredi, j’ai une réunion importante de travail sur ce projet de ponts couverts.





Journée du 7 octobre



Toute la journée avec un ciel complètement dégagé. 6° le matin 15° l’après midi. Quoi demander de mieux ?
Nous passons en Mauricie. Au programme, les deux ponts de La Bostonnais. Le pont Ducharme et le pont Thiffault. Tous les deux construits la même année (1946) et de caractéristiques très semblables.
Malgré les inondations importantes de cette année à l’emplacement des ponts, ils sont toujours ouverts à la circulation. De traces de souffrance sont tout de même visibles. Surtout sur le pont Thiffault qui a pris une sacrée courbure dans le sens du courant de la rivière. J’ignore les causes exactes et si cela pourrait mettre en péril le pont dans l’avenir mais je peux vous dire que c’est tout de même impressionnant à voir un pont en courbe (légère) alors qu’il devrait suivre une ligne droite.
La journée se termine à Grand-mère qui fait partie aujourd’hui de Shawinigan, grand centre hydroélectrique.





Journée du 6 octobre



C’est parti pour l’étape numéro 11 autour du Lac St Jean.
Un départ un peu tardif pour un photographe à la recherche de belles lumières mais le travail de post-production s’était prolongé tres tard la nuit dernière. M’endormir avec les mains sur le clavier commence à devenir une habitude…
Nous sommes partis en direction du lac St Jean avec un ciel plutôt ensoleillé. Sur le chemin, on s’est arrêtés au barrage Dam 2 où j’ai pu profiter d’une très belle vue depuis le bas de la chute.
Nous nous sommes dirigés en suite sur Ste Jeanne d’Arc où se trouve le pont Rouge. Il est assez isolé et nous n’avons vu personne malgré la petite aire de pic-nic qui se trouve à coté.
De là, nous avons continué de contourner le lac St Jean en direction de St Méthode. Pendant le trajet, j’ai pu apprécier et photographier les magnifiques champs de bleuet, rouge comme le pont qu’on venait de visiter.
Nous sommes arrivés à St Méthode où nous avions rdv avec Germain Baril, responsable du comité pour la restauration du pont Painchaud. Encore un passionné des ponts couverts qui ne démordra pas tant que le pont Painchaud ne sera restauré et installé de nouveau sur la rivière. En effet, actuellement le pont se trouve sur un champ non loin de son emplacement d’origine. Le comité à mis en place un projet de restauration et d’exploitation touristique du pont, à mes yeux intéressant. Ce n’est assurément pas les cas de tous. Ce pont aura une vie et une histoire avant la restauration et une autre différente après, mais les enfants de St-Méthode pourront passer sous le même pont que leurs grands parents même s’il n’est plus exactement au même endroit.